Pour déceler une atteinte au droit au respect de la vie privée et familiale d’un étranger visé par un arrêté d’expulsion motivé par une condamnation à quatre ans et demi d'emprisonnement pour trafic de stupéfiants, le Conseil d’État met en avant l’ancienneté du séjour de l’intéressé qui réside en France depuis 1990 et ses attaches familiales. Père de trois enfants français, il exerce sur eux l'autorité parentale et pourvoit à leur entretien. Plus particulièrement, le juge aux affaires familiales a fixé la résidence du fils aîné chez son père qui purgeait pourtant une peine de prison au motif que l'état de santé de la mère, régulièrement hospitalisée, l'empêchait d'en prendre soin. Concernant le second fils, un certificat atteste que son équilibre psychique requiert la présence du père. Enfin, depuis les faits délictueux reprochés au requérant, l'intéressé n'a commis aucun acte contraire à l'ordre public et a adopté un comportement de nature à assurer sa réinsertion sociale et professionnelle (CE, 23 avr. 2009, req. n° 297638, Aguemon).