Code Lexis-Nexis édition 2020, C. étrangers, livre 5 et Droit des étrangers (Lexis-Nexis), p. 1393 suiv.
Dans sa rédaction tirée de l’ordonnance n° 2020-558 du 13 mai 2020, l’ordonnance n° 2020-305 du 25 mars 2020 a temporairement modifié les dispositions de l’article L. 731-2 du Code des étrangers pour étendre la procédure de juge unique à l’ensemble des recours. Cette extension devait s’appliquer jusqu’à la date de cessation de l'état d'urgence sanitaire (fixée au 10 juillet 2020) pour les affaires n’ayant pas fait l’objet d’une audience au 15 mai 2020.
Pour apprécier la légalité de cette modification substantielle des règles de jugement, le Conseil d'État a observé que la loi n° 2020-290 du 23 mars 2020 avait subordonné les mesures d’adaptation des règles de procédure aux exigences de l’épidémie. Certes, la Cour nationale du droit d'asile a été confrontée à des difficultés particulières de fonctionnement et à une forte proportion de juges susceptibles d’être vulnérables au virus. L’aménagement aux règles de jugement a toutefois été jugé ni nécessaire, ni proportionné au regard de l’habilitation ouverte par la loi du 23 mars 2020 compte tenu de son caractère général et systématique et de l’importance que revêt la garantie d’un examen du recours par une formation collégiale pour les demandeurs d’asile. Pour ces raisons, le Conseil d'État a suspendu le dispositif dérogatoire qui devait s’appliquer à compter du 15 juin 2020 (CE, ord., 8 juin 2020, n° 440717, 440812, 440867, Ass. Elena France et autre).